Jacques Germain et la couleur

Jacques Germain (1915-2001) Nouvelle École de Paris
Un sens aigu du chromatisme, un goût pour une touche vibrante et lumineuse
A l’instar de Georges Mathieu, Jean Miotte, Gérard Schneider, Jacques Germain est un acteur majeur de l’art abstrait lyrique de l’après guerre. Majeur et singulier.
Ses compositions fortement structurées témoignent d’un héritage « Bahaussien ». Il y fût l’élève de Josef Albers et de Vassily Kandinsky.
La recherche sur la couleur est aussi spécifique à Jacques Germain. A compter de 1947 (1), Jacques Germain, sur près de cinquante ans, produit une œuvre picturale, manifeste d’une sensibilité à la couleur et au mouvement.
De ses tableaux de 1955, suite de surfaces colorées, aux petites zones colorées de couleur pure façon impressionniste, à l’explosion des tons et festoiement de couleurs de la fin des années 70, début des années 80, Jacques Germain libère la couleur et en fait l’élément structurant du tableau. A rebours des mouvements picturaux tels le constructivisme ou l’abstraction géométrique, mouvements dans lesquels la couleur est circonscrite dans des figures géométriques.
L’oeuvre présentée ici – gouache sur papier monogrammée et datée 78 en bas à droite – organisée de touches engouffrées les unes dans les autres, dans une disposition multi-directionnelle, camaïeux de bleu et de rouge, de noir plus ou moins affirmé. Touches qui forment masse subtilement éclairée et emportée par un courant ascendant.
(1) Jacques Germain s’affranchit de la figuration en 1947. Découle une longue période d’abstraction pure : c’est à dire aucune référence à un objet réel ou imaginaire
(2) Jacques Germain a fait l’expérience de la monochromie durant une très courte période